Les Eglises évangéliques vaudoises ont déposé hier auprès du Conseil d’Etat une demande de reconnaissance d’intérêt public. Grâce aux nouvelles « lois ecclésiastiques » adoptées par le Grand Conseil le 9 janvier dernier, la Fédération évangélique vaudoise (FEV) sollicite de l’Etat de Vaud un statut comparable à celui de la communauté israélite. Forte de 5 unions d’Eglises évangéliques, la FEV regroupe 53 communautés ou paroisses, une septantaine de pasteurs et environ 5'000 membres adultes dans le canton de Vaud.
Contribuer au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales
Pour le pasteur Bernard Bonjour, le nouveau président de la FEV, « cette demande de reconnaissance d’intérêt public devrait pallier à un manque de visibilité des évangéliques dans la société vaudoise ». Elle permettra ainsi de montrer que ce mouvement protestant est désireux de contribuer de manière plus significative au lien social et à la transmission de valeurs fondamentales pour la construction d’une société démocratique et équitable. Une démarche que les évangéliques ont déjà eu l’occasion de signifier ces dernières années au travers de leur implication dans la création d’un bon climat relationnel entre les Eglises chrétiennes du canton, notamment par le biais du CECCV (le Conseil des Eglises chrétiennes du canton de Vaud).
Des conditions générales remplies
Dans sa lettre de demande, la FEV considère qu’elle remplit les conditions générales d’obtention de la reconnaissance d’intérêt public. L’acceptation de l’ordre juridique suisse, le respect des droits constitutionnels et de la paix confessionnelle ainsi que la transparence financière ne posent aucun problème aux Eglises membres de la FEV. Pour la durée d’établissement dans le canton, les 200 ans que certaines Eglises évangéliques affichent bientôt au compteur, font d’elles des communautés religieuses anciennes dans le paysage religieux vaudois.
Au travers de cette demande de reconnaissance, la FEV espère aussi donner un contour plus officiel à un partenariat avec l’Etat qui existe déjà au niveau de certaines aumôneries via l’Eglise évangélique réformée vaudoise (EERV). Des aumôniers évangéliques travaillent déjà au CHUV ou dans le cadre du Resho, pour le bien de tous les patients. La FEV se réjouit également de pouvoir jouer le rôle d’interlocuteur de l’Etat lors de consultations autour d’objets de débat qui pourraient la concerner.
Une condition annexe difficile à remplir
Parmi les documents que l’Etat aimerait avoir à sa disposition, il en est un qui a surpris le pasteur Bernard Bonjour. Il s’agit pour la FEV de tenir à disposition de l’Etat les prédications écrites des 3 dernières années de chacune des communautés membres. « De notre côté, cela paraît une demande extraordinairement difficile à réaliser, commente le président de la FEV. Imaginez un peu, lâche-t-il, constituer un recueil de plus de 8'000 prédications prononcées pendant 3 ans dans la cinquantaine de lieux de culte évangéliques du canton est un travail colossal. De plus, qui au Conseil d’Etat ou au Grand Conseil prendra le temps de lire toutes ces « prestations oratoires » ? »
La FEV avait déjà annoncé ses intentions le 10 janvier 2007, dès l’adoption par le Grand Conseil vaudois des « nouvelles lois ecclésiastiques » : http://www.lafree.ch/details.php/fr/actualite.html?idelement=431.
Pour tout renseignement sur la démarche de reconnaissance d’intérêt public de la FEV : Stéphane Bossel, membre du Conseil de la FEV et chargé du dossier « Reconnaissance d’intérêt public », tél. 078 769 30 08, courriel : Stephane.Bossel(at)bluewin.ch.
Pour tout complément d’information sur les évangéliques : Bernard Bonjour, président de la FEV et pasteur à l’Eglise évangélique de Réveil à Vevey, tél. 021 922 35 20, courriel : bernardbonjour(at)freemail.ch.