La vidéo de 16 minutes et 50 secondes a été publiée via la messagerie sur internet Telegram. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, formé ce début d’année, est constitué de plusieurs mouvements islamistes armés du Mali, dont Ansar Dine, Al-Mourabitoune, et l’Emirat du Sahara, une émanation d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui avait revendiqué l’enlèvement de la Bâloise Béatrice Stockly et celui du couple australien.
Un homme résistant
Le chirurgien Arthur Kenneth Elliott et son épouse Jocelyn Elliott avaient été enlevés au Burkina Faso en janvier 2016. Ils travaillaient à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, à la frontière malienne. « Ken est un homme capable de vous opérer sur la table de votre cuisine si nécessaire. Il est très résistant et volontaire : j’ai bon espoir qu’il soit en vie », indiquait en novembre dernier à lafree.ch le collaborateur d’une ONG évangélique sur place. AQMI avait revendiqué leur enlèvement, puis libéré Jocelyn début février.
Juste avant le couple australien, dans la nuit du 7 au 8 janvier 2016, la Suissesse Béatrice Stockly avait été enlevée à Tombouctou, au Mali. AQMI avait revendiqué dans une première vidéo son enlèvement. Dans une deuxième courte vidéo diffusée jeudi 16 juin 2016, la quadragénaire bâloise y disait être aux mains de ces djihadistes. Elle remerciait sa famille et le gouvernement suisse de leurs efforts afin d’obtenir sa libération.
Discussions « toujours actives »
Les quatre autres otages de la vidéo diffusée samedi sont le Sud-Africain Stephen McGown, enlevé en novembre 2011, le Roumain Iulian Ghergut, enlevé en avril 2015, la Française Sophie Pétronin, enlevée en décembre 2016, et la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti, enlevée en février 2017. Les otages sont présentés séparément dans la vidéo par un homme qui indique qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent de négociations pour leur libération. A la fin de la vidéo, et sans formuler aucune demande, cet homme assure aux familles des otages qu'« aucune véritable négociation n'a commencé » pour leur libération, tout en affirmant que des discussions sont « toujours actives ».
Le Sud-Africain Stephen McGown, premier à apparaître dans la vidéo, y déclare : « Maintenant nous faisons une nouvelle vidéo, mais je ne sais pas quoi dire. Tout a été dit par le passé. Tout a été dit dans les vidéos précédentes que j'ai faites », selon la transcription de SITE, le centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance djihadiste.
L’Américain Jeffery Woodke, collaborateur de Jeunesse en mission entraide et développement (JEMED), ne figure pas sur cette vidéo. Il a été kidnappé en octobre 2016 au Niger. Le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) pourrait être à l’origine de cet enlèvement.
Gabrielle Desarzens