Spotlight : un film qui dénonce les abus sexuels et spirituels dans l'Eglise catholique

mercredi 24 février 2016

Le film hollywoodien Spotlight, à l’affiche dès mercredi 24 février sur les écrans romands, dénonce les abus sexuels et spirituels commis par l’Eglise catholique aux Etats-Unis. La projection montre que nul n’est à l’abri d’un abus d’autorité. La leçon dépasse les seules sphères catholiques.

Le film est tiré de faits réels. Il raconte l’enquête longue et ardue de journalistes du « Boston Globe » aux Etats-Unis qui ont mis à jour en 2002 un scandale pédophile qui a ébranlé la communauté catholique locale. Le travail journalistique a payé et fini par avoir des répercussions dans le monde entier. Il a déclenché des révélations en chaîne et éclaboussé l’Eglise catholique tout entière.

« C’est la dénonciation qui sauvera l’Eglise »

On est aujourd’hui bien loin du déni de ces agissements de la part de la hiérarchie catholique. Interpellé sur le silence face à la pédophilie, le pape François lui-même a été très clair : dans l’avion qui le ramenait du Mexique le 18 février, il a dit qu’un évêque qui change un prêtre de paroisse quand on détecte qu’il est pédophile est un inconscient. Le mieux qu’il puisse faire, a ajouté le pape, est de présenter sa démission.

Monseigneur Charles Scicluna, l’un des hommes clés du dispositif de lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise catholique, a assisté à la projection de Spotlight. Dans le quotidien italien « La Repubblica », il estime que « tous les évêques et cardinaux devraient le voir, car ils doivent comprendre que c’est la dénonciation qui sauvera l’Eglise et non l’omerta » (la loi du silence ndlr.). Avant lui, Radio Vatican en avait parlé comme d’un film « honnête » et « obligatoire ». Un film qui « démontre la force de la vérité qu’on ne peut pas contenir », selon l’un de ses commentateurs.

Complicité dans le collimateur

Pour Monseigneur Scicluna, le film Spotlight a le mérite de montrer combien protéger la bonne réputation de l’Eglise catholique a été une grave erreur. Et que la complicité fut une part importante de ces actes criminels.

On y voit des victimes parler de ces prêtres pédophiles comme s’ils étaient Dieu lui-même : « C’est Dieu qui venait nous voir ; comment dire non à Dieu ? » Aux actes sexuels se superposent ainsi des abus d’autorité et spirituels insupportables. Quoi de plus sale en effet que légitimer de la perversité sous des auras de sainteté ?

S’il suscite l’indignation, le film a le mérite de jeter un regard critique sur toute hiérarchie et système ecclésial. Il épingle les manipulations malsaines qui guettent les responsables d’Eglise et interroge chacun sur ce qu’il aurait subi au niveau de la foi. Ou fait subir !

Un film à voir !

Gabrielle Desarzens

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