Le 5 juin, la Confédération a publié une nouvelle version de son plan de protection standard pour les services et rassemblements religieux. Nouveauté particulièrement concernante pour les évangéliques : l’assouplissement des mesures de restriction du chant communautaire. « Les chants d’église devraient être à nouveau possibles », indique prudemment le document de la Confédération, « en respectant les règles de distance préconisées et avec une bonne circulation de l’air (aération continue ou rassemblement à l’extérieur) ».
« La tendance globale va vers une amélioration de la situation et vers un assouplissement des mesures, se réjouit Christian Kuhn, directeur du Réseau évangélique suisse (RES), le vis-à-vis en Suisse romande de la Confédération pour ce nouveau plan de protection pour les Eglises évangéliques. Le chant est dorénavant possible. Notre plan n’a pas souhaité aller trop dans les détails. Nous laissons une marge d’interprétation aux différentes fédérations d’Eglises, ajoute-t-il. La mise en œuvre de notre nouveau plan de protection proposé par la FREE me convient bien. »
Trois scénarios pour le chant
Dans le pense-bête proposé par lafree.info, trois scénarios pour la pratique du chant dans les Eglises sont proposés. Un premier, plutôt « sécuritaire », propose de chanter normalement, avec une distance de deux mètres entre des personnes assises sur leur siège. Un deuxième invite les participants à occuper un siège sur deux en quinconce et à murmurer les chants. Un troisième scénario, plus permissif, ouvre la possibilité au chant habituel debout à une assemblée qui occupe une chaise sur deux en quinconce, à la condition que tous les participants portent un masque. L’établissement d’une liste des participants est demandé pour le deuxième scénario et le troisième.
Par rapport à la « bonne circulation de l’air » et à l’« aération continue » prônée par l’OFSP, Christian Kuhn se montre plus dubitatif. Il avait compris au moment de l’élaboration du premier plan de protection que l’aération pulsée et le brassage de l’air n’était pas une bonne idée. « En son temps, nous avions indiqué qu’il fallait aérer les salles de culte avant, pendant et après les célébrations. L’aération pendant le culte avait été supprimée par peur que l’air ne soit trop brassé et ne favorise ainsi la propagation du virus. »
Les 4 m2 ne sont plus requis
Outre l’assouplissement en matière de chant, la Confédération a aussi tempéré la règle des 4 m2 par personne en invitant les participants à un culte à rester à 2 mètres de distance, pour autant que cela soit possible. Au cas où cela ne le serait pas, le port du masque ou l’installation d’écrans de séparation devraient s’imposer. Si cela n'est toujours pas possible, il faut alors relever les coordonnées des personnes présentes, ce qui constitue la mesure à prendre pour empêcher la propagation du virus, si les distances sont vraiment difficiles à garder.
Une autre nouveauté est à signaler avec la publication de ce plan standard de l’OFSP : la taille maximale des groupes a été généralisée à 300 personnes. « Jusqu’alors, le nombre de participants à un culte n’était pas limité, pour autant que la distance de deux mètres ou la disposition à la « Camille Bloch » soient observées », commente Christian Kuhn.
Pas d’Eglises à deux vitesses
« La marge de manœuvre qui est offerte aux Eglises ne devrait pas entraîner que l’on ait des Eglises pour ‘vulnérables’ et d’autres pour ‘non-vulnérables’, continue le directeur du RES. Mais on peut imaginer qu’une Eglise qui a connu des décès liés au covid-19 réfléchira différemment d’une communauté qui n’en a pas connu. A coup sûr, elle mettra aussi plus de temps à revenir à la normale ! »
Serge Carrel