La Fondation Praz-Soleil s’apprête à célébrer ses quarante ans d’existence le 8 mai prochain et poursuit sa mission aujourd'hui avec la même vision : « Le service de Jésus-Christ par l’accueil à demeure de personnes âgées nécessitant ou non des soins, ainsi que de personnes ou de groupes pour des retraites ou séjours limités. »
En 1982, la Fondation La Prévoyante (FLP) a acquis l’ancien hôpital de Château-d’Oex et a décidé, trois ans plus tard, de créer la Fondation Praz-Soleil, à qui elle a transféré le bâtiment le 8 mai 1985. Depuis lors, la Fondation Praz-Soleil a assuré la gestion de l’EMS de Château-d’Oex jusqu'à sa vente en 2020. Elle continue d'être active aujourd'hui, principalement à La Maison Béthel, à Blonay. Forte de cette dynamique, elle projette également la création de nouvelles structures pour répondre à des besoins émergents.
L'objectif est le retour à domicile
La Maison Béthel, à Blonay, est un établissement psychosocial médicalisé (EPSM) accueillant des adultes en fragilité psychique pour de courts ou moyens séjours de transition, afin de préparer un retour à domicile avec un nouveau projet de vie. En 2023, 306 personnes ont été accueillies.
Cet établissement bénéficie d'un service d’aumônerie à hauteur de 80% (soutenu également par la FREE) «très apprécié» selon Olivier Cretegny, ancien pasteur et aumônier de la Maison d'accueil Praz-Soleil à Château-d'Oex. « Les deux aumônières se laissent inspirer par l’amour de Jésus pour écouter, encourager et mettre la lumière là où il y a de l’ombre. Elles soutiennent la direction et les différents services. De plus, l’aumônerie accueille régulièrement des stagiaires de la Haute école de théologie (HET-PRO) », rapporte-il.
Depuis 2018, La Maison Béthel loue le bâtiment « La Ferme » sur le campus Emmaüs de la HET-PRO, à St Légier. Les 13 appartements sont mis à disposition des bénéficiaires, dans un objectif de transition vers une autonomie complète. « L’objectif principal est de favoriser le maintien à domicile des bénéficiaires en leur fournissant un environnement propice au rétablissement, avec un accompagnement adapté de l’aumônerie », souligne Thierry Rapin, président du Conseil de fondation.
À Château-d’Oex, la Fondation poursuit son engagement dans le service d’aumônerie, réorganisé à la suite de la fusion avec l’Hôpital. Ce service est désormais supervisé par un nouveau conseil d’aumônerie, au sein duquel la Fondation Praz-Soleil est représentée. L’aumônier en poste est financé à 60% par la Fondation – avec le soutien de la FREE, de la FLP et des Amis – ce qui confère à Praz-Soleil un rôle de référence en cas de renouvellement du poste.
Cap sur de nouveaux projets après la vente de l’EMS
La vente récente de l’EMS Praz-Soleil, à Château-d’Oex, a ouvert de nouvelles perspectives. Les fonds permettront dans un premier temps la mise aux normes de la cuisine du site de Blonay, mais aussi le lancement de deux projets majeurs : la création d’un EPSM court séjour pour jeunes (18-30 ans) d’environ 25 lits, sur le site des Chevreuils, à Vers-chez-les-Blancs, ainsi que le développement d’un EPSM pour les personnes de 45 à 65 ans (environ 20 lits). À cela, s'ajoutera un établissement de psycho-gériatrie pour les plus de 65 ans. « Cette nouvelle organisation permettra une répartition plus ciblée des résidents selon leurs tranches d’âge et besoins spécifiques, tout en réduisant la pression sur le site de Blonay, désormais recentré sur les 30-45 ans », précise Thierry Rapin.
Le plus gros défi est spirituel
La fondation ne cache pas les enjeux majeurs qui l’attendent dans les prochaines années. Parmi eux : grandir afin de rester un partenaire indispensable dans le paysage cantonal, tout en gardant sa spécificité spirituelle, mener de gros projets à termes, puis trouver plusieurs dizaines – voir centaines – de collaborateurs dans un marché de l’emploi relativement tendu, puis remplir rapidement les établissements lorsqu’ils seront terminés, d’ici 2028 à 2030 au plus tôt. « Je pense que notre plus gros combat sera spirituel, parce que nous avons développé une spécificité reconnue et souhaitée par le canton que personne d’autre n’a développé dans la région. Bien que nous répondions à un besoin cantonal, nous devons garder et développer notre identité spirituelle », relève Thierry Rapin.
« Les vraies grandes réalisations qui ont marqué la vie de la Maison d’accueil Praz-Soleil ne se trouvent pas dans des bâtiments ou des structures, mais dans le lien social qui a perduré tout au long de ses années d’existence », ajoute Olivier Cretegny.