Ils ont tous entre 25 et 35 ans. Les deux couples du groupe d’amis ont également connu les bancs de la chapelle de l’église évangélique de Villard à Lausanne : « Nous avons même connu un culte d’envoi dans cette communauté. Et dimanche prochain, on va y assurer la prédication et y vivre une célébration d’envoyés missionnaires », commente mercredi 2 février Maude Zolliker. Psychologue de formation, la jeune femme a vécu une expérience communautaire forte en Angleterre pendant ses études. « J’ai été acceptée alors telle que j’étais. Je pouvais être moi-même. C’est depuis là que je souhaite faire quelque chose de similaire en Suisse ».
Un an de travaux…
Le domaine de la Grant Part appartient à une fondation où les sœurs clarisses habitent une bâtisse. Tout proche, il y a une chapelle. Et une vieille ferme à rénover. C’est là que doit débuter le projet communautaire de La Grande Tablée, pour lequel ces jeunes ont fondé une association en 2018. « Il faut compter un an de travaux. Et nous qui vivons de manière très simple avec pour la plupart des activités professionnelles à temps partiel, nous devons, et c’est un vrai défi, nous occuper de rechercher des fonds. Car 1.8 million de francs manque encore à l’appel ». Maude est confiante. Si elle et ses amis – plus deux jeunes enfants de 2 ans et neuf mois – visent l’horizon 2024 pour une ouverture officielle des lieux d’accueil, ils pratiquent déjà un vivre-ensemble en habitant quasiment tous le même immeuble, à 10 minutes à pied du domaine. Et en priant dans la chapelle, tous les mercredis matin et dimanches soir.
Ouverture à l’autre
Autre activité partagée : le travail au potager du domaine. « Nous nous sommes tous connus soit aux Flambeaux de l’Evangile, soit aux Groupes bibliques universitaires », indique encore la pas encore trentenaire. Son rêve : parvenir vraiment à ce que leur communauté puisse devenir un lieu de ressourcement pour celles et ceux qui traversent « un moment compliqué ». Pour cela, elle parle « d’ouverture à l’autre » et « d’accueil inconditionnel ». Sur ce terrain qui jouit d’un point de vue imprenable sur le Léman, elle évoque enfin ce partage entre chrétiens qui l’aide à vivre sa foi, et de ce souci de celui qui souffre qui lui permet de l’incarner « concrètement ».
Gabrielle Desarzens