« Les gens sont surpris de voir ce qui est possible de faire à trois voix, sans accompagnement musical », explique Nathalie Schmid, 25 ans, à Saint-Légier. Dans le trio Eliora(1), elle chante en compagnie de deux femmes du même âge : Noémie Zandvliet de Fribourg et Esther Graf de Lucens. Une moitié de leur répertoire est de style gospel, l'autre moitié est constituée de variété, de country, de jazz, de chants de louange, etc.
Ce qui frappe en premier à l'écoute du trio Eliora, ce sont les chants a cappella : pas d'instruments pour soutenir les voix et masquer les imperfections. « C'est un défi que nous nous sommes lancé, souligne Nathalie Schmid. Mais nous avons ainsi la possibilité de nous produire facilement à peu près n'importe où. » Cela contraint les choristes à travailler finement leurs voix, leurs intonations, leurs respirations, afin de produire des interprétations musicales très soignées.
En 2015, Eliora s'est produit essentiellement hors des cercles chrétiens, dans des lieux où, parfois, « il manque de la lumière », selon l'expression de Nathalie Schmid : dans un centre de soins palliatifs, dans un centre pour toxicomanes, dans des EMS, au Festival romand de gospel, dans des rencontres pour demandeurs d'asile… L'une des expériences fortes reste les deux concerts, en mai et en décembre, donnés au pénitencier pour hommes de Crêtelongue, à Granges en Valais.
L'étape suivante sera forcément différente
Mais le départ prévu d'Esther Graf pour la France en été 2016, remet en cause l'avenir du trio Eliora. En réfléchissant à cela, les musiciennes ont d'abord décidé de maintenir le groupe musical. Elles se sont également donné plusieurs objectifs.
D'abord, elles désirent trouver une ou deux personnes capables de compléter l'équipe. « Il pourrait éventuellement y avoir un homme, précise Nathalie Schmid. Mais nous aimerions aussi bénéficier de l'aide de musiciens bien formés, dans le but de composer des arrangements et des harmonisations. Cela nous permettrait de progresser. » En effet, les trois musiciennes travaillent actuellement à l'instinct – et elles en ont ! Elles s'inspirent d'interprétations trouvées sur Youtube, travaillent avec l'application GarageBand(2), s'enregistrent sur leurs iPhones, utilisent un système inédit et personnel d'écriture de la musique et travaillent beaucoup par cœur.
Un autre objectif est de combiner le travail à distance, puisque des kilomètres les séparent, avec des temps de rassemblement : des moments forts sur les plans amical, spirituel et musical. Dans ce but, les trois musiciennes réfléchissent à l'organisation d'ateliers qui permettraient à d'autres amateurs de chant de les rejoindre et de préparer des projets ponctuels de concerts, toujours dans des lieux où « il manque de lumière ».
(1) « Eliora » signifie : « Dieu est lumière ».
(2) GarageBand est une application permettant de découvrir la musique, de composer, d'arranger, de mixer, etc.