N’est-ce pas surprenant de penser que Jeunesse en mission a commencé à partir d’une vision ?
Ce qui est surprenant, c’est que Dieu parle à des gens simples, à moi comme à n’importe qui d’autre. Dieu m’a parlé alors que je n’avais que 20 ans. Il m’a donné la vision de vagues de millions de jeunes gens de toutes sortes d’arrière-plan qui iraient dans tous les pays du monde. Aujourd’hui, 4,5 millions de jeunes sont effectivement partis avec Jeunesse en mission dans tous les pays du monde. Mais ce n’est pas encore l’accomplissement de toute ma vision. Il y aura à l’avenir des millions de jeunes qui vont se mettre en route. J’ai l’impression que nous allons très bientôt assister à un nouvel élan, alors que des Chinois et des Coréens se lèvent.
Les Coréens sont le deuxième pays au monde qui envoie le plus de missionnaires. Quand je suis allé là-bas pour la première fois, les Coréens n’avaient pas un seul missionnaire. A ce moment-là, Dieu m’avait dit de leur annoncer qu’ils seraient un grand pays dans l’envoi de missionnaires. A mon sens, ils vont bientôt dépasser les Etats-Unis. Ensuite, ce seront les Chinois qui vont envoyer le plus grand nombre de missionnaires dans le monde. Il ne faut pas oublier les Indiens, parce que l’Eglise de l’Inde est en train de grandir de manière stupéfiante, en fondant chaque jour un nombre extraordinaire d’Eglises.
Quel rôle la ville de Lausanne a-t-elle joué dans tout cela ?
Lausanne est un endroit historique. C’est à la cathédrale de Lausanne, dans une des salles que j’ai visitée et dans laquelle j’ai prié, qu’on formait au XVIe siècle pendant deux ans des volées de 20 pasteurs et qu’on leur donnait un diplôme en leur disant : voila votre certificat de mort. La plupart de ces jeunes étaient destinés à une mort certaine en retournant d’où ils venaient. Dieu n’oublie pas cela. Il n’oublie pas les alliances qu’il a conclues avec des gens. Toute la Suisse romande a été le lieu où l’on a utilisé pour la première fois le mot de « réfugié ». C’est aussi un endroit où Dieu a apporté un renouveau et la Réforme avec Jean Calvin à Genève... Mais la Réforme ne s’est pas développée à Genève seulement. Lausanne était aussi très impliquée. L’université a commencé à Lausanne, puis elle s’est développée à Genève. C’est là que l’éducation universelle est née comme un concept qui trouve son origine en Dieu.
Ne me dites pas que vous saviez tout cela quand vous êtes venu à Lausanne voilà 40 ans ?
Effectivement, j’en savais très peu... J’avais juste entendu Dieu me dire : « Va à Lausanne et commence une école là-bas ! » C’est tout ce que je savais !
Vous ne connaissiez pas l’histoire de la Réforme du XVIe siècle ?
Je ne savais pas exactement pourquoi je venais à Lausanne. Je n’avais d’ailleurs pas à le savoir !
Dieu vous avait dit de venir précisément à Lausanne... et pas à Frankfort ?
Non ! Il ne m’avait pas dit d’aller à Frankfort. Dieu aime aussi les Allemands, mais il m’avait dit de venir à Lausanne. Et c’est ce que nous avons fait. Nous avons obéi et Dieu a commencé à multiplier nos pains et nos poissons.
Vous avez donc déjà voyagé en Europe voilà 40 ans ?
En fait, je voyage en Europe depuis 1960. C’est cette année-là que je suis venu pour la première fois sur ce continent. J’ai eu beaucoup de plaisir à vivre ici pendant 11 ans, avec plusieurs interruptions pendant 3 mois ici ou là. L’Europe est un endroit merveilleux, où Dieu peut apporter un feu, un renouveau et un réveil.
Pourquoi avez-vous eu cet intérêt pour l’Europe ?
Parce que j’ai pris le temps d’étudier l’histoire ! Par exemple, c’est de l’Europe anglo-saxonne que Dieu a fait naître les missions protestantes qui sont allées aux quatre coins du monde. Il a suscité des mouvements de réveil qui ont aussi marqué l’ensemble du monde. Des mouvements autour de la Bible y ont aussi vu le jour, notamment les sociétés bibliques. A Wittenberg par exemple, le lieu où Martin Luther a affiché ses thèses qui ont lancé la Réforme, il y a là un endroit d’une grande valeur historique. Cet événement n’a pas apporté qu’un réveil ponctuel, mais la Réforme et des changements profonds. De tels mouvements ont changé la carte du monde de manière puissante et bonne. Tout n’a pas toujours été bon à 100 pour-cent, mais Dieu a utilisé les Européens. Et Dieu veut le faire à nouveau.
Que pensez-vous de la francophonie, de ces plus de 300 millions de personnes qui parlent le français ?
300 millions de personnes, c’est beaucoup de gens. On rencontre des francophones tout autour de la planète : en Asie, en Amérique latine, dans des endroits comme la Guyane française, dans les Antilles, un peu partout en Afrique. Et Dieu aime les gens qui parlent le français.
Vous parlez le français ? Dites deux mots en français ?
Non... (Loren Cunningham se lance tout de même.) Que Dieu vous bénisse ! ça va bien ! (Il reprend en anglais.) Alors que Dieu commence à rencontrer les francophones sur toute la surface de la terre, nous allons assister à quelque chose que nombre d’entre eux attendent depuis longtemps. Les francophones ont un sens aigu de la réalité et de Dieu. Beaucoup ne connaissent pas Dieu, mais dans les 55 régions francophones, dans des endroits comme le Québec ou les Nouvelles Hébrides (Vanuatu), un endroit où on parle à la fois l’anglais et le français, vous allez voir Dieu à l’oeuvre. Si nous regardons cela au plan planétaire nous verrons une percée dans le monde francophone. Et cette percée va libérer la vraie liberté. Vous connaissez bien le slogan : liberté, égalité, fraternité... Alors on connaîtra la vraie liberté en Jésus.
Vous connaissez les Chinois, les Indiens, les Allemands et bien entendu les Américains... qu’est-ce que les francophones ont de particulier dans le coeur de Dieu ?
Chaque groupe ethnique a un don spécial qui a sa place en Dieu. Les francophones ont le souci de la qualité. Ils sont soucieux de ce à quoi ressemblent les choses, de leur goût... Ils ajoutent une dimension qui permettra au Royaume de Dieu de s’améliorer et qui ne serait pas là sans les francophones. Dieu a un projet de salut pour eux, qui dépasse largement leurs attentes. Il ne s’agit pas d’une personne là et d’une autre là, mais il y aura des groupes entiers de francophones qui entreront dans le Royaume de Dieu et qui apporteront leurs dons avec eux. La Bible parle de cela dans l’Apocalypse au chapitre 21 (v. 26). Il est dit que les nations viendront avec leur gloire et elles la déposeront aux pieds de Jésus. Toute nation est au bénéfice d’une gloire et chaque nation francophone a sa gloire et cette gloire sera déposée aux pieds de Jésus. Ce sera un temps glorieux...
Propos recueillis par Johannes Hierl de DieuTV.com et mis en forme par Serge Carrel (lafree.ch)