« Ce monde n’est pas un parc de loisirs, mais plutôt une montagne accidentée où nous pouvons grimper et nous fatiguer. En tant que chrétien, je veux me consacrer corps et âme à aimer Dieu et mes semblables, à découvrir la vérité sur la création de Dieu » (1). C’est par ces mots que Peter Clarke termine son petit livre Dieu, l’homme et le cerveau. Les défis des neurosciences. Il s’en est allé en paix le 16 septembre, confiant dans les promesses de l’Evangile. Sa maladie a été diagnostiquée en été 2013. Tout au long de celle-ci, Peter a gardé sa sérénité, même lorsque l’évolution de son mal s’est révélée fulgurante ces derniers mois. « Je considère que c’est un privilège, poursuit-il dans Dieu, l’homme et le cerveau, d’avoir pu passer ma vie professionnelle à contribuer à la découverte de la vérité concernant le cerveau, cet aspect si fascinant de la création. Pour moi, chaque découverte scientifique révèle une nouvelle facette de l’œuvre de Dieu. Les neurosciences y contribuent. »
Une éducation très « british »
Peter Clarke est né le 29 décembre 1946 à Londres, il a un frère jumeau. Il passe son enfance à Londres où il fréquente une « public school », une école privée dans le plus pur style britannique. Avec son frère jumeau, il participe au mouvement des « Crusaders », des scouts confessionnels, et c’est lors d’un camp qu’il se convertit à Jésus-Christ. Il a 11 ans.
Peter fait des études d’ingénieur à Oxford, où il est aussi un membre enthousiaste de l’équivalent anglais des Groupes bibliques des écoles et des universités (GBEU). Il poursuit son cursus par des études doctorales en cybernétique avec le Professeur Donald MacKay à Keele. Il choisit ce domaine de recherche motivé par l’impact que les neurosciences émergeantes devraient avoir sur la conception de l’homme et de la foi.
Après son doctorat, il retourne à Oxford comme chercheur postdoctoral dans le laboratoire du Professeur David Whitteridge. Ses travaux portent alors sur la neurophysiologie cérébrale. Il intercale également une année à St-Louis, aux Etats Unis, une année qui lui permet de se familiariser avec les nouvelles techniques de traçage des connexions dans le cerveau. Cette année détermine les choix de ses recherches ultérieures.
A partir de 1977 dans l’enseignement à l’Unil
En 1977, Peter arrive à Lausanne et commence son travail dans ce qu’à l’époque on appelait l’Institut d’anatomie de l’Université de Lausanne. Partageant son temps entre sa recherche et l’enseignement, il est aussi actif dans les GBEU, surtout dans le groupe de médecine.
En 1979, Peter se marie à Stephanie. Deux filles naissent de leur union en 1987 et 1989. La famille Clarke a la douleur de perdre leur fille cadette, Christine, il y a bientôt 2 ans, décédée d’un cancer.
Tout au long de leurs temps à Lausanne, Peter et Stephanie font partie de l’Eglise évangélique de Villard (FREE). Peter s’engage dans plusieurs activités : la tenue de cours Alpha, l’école du dimanche et l’enseignement du catéchisme aux adolescents.
Du point de vue de la réflexion théologique, il voue une passion particulière à l’interface entre la science et la foi. Il s’engage ainsi dans l’enseignement d’été au Faraday Institute à Cambridge et dans le Réseau des scientifiques évangéliques, un organisme plutôt français, dont il développe la branche romande. Dans son souci de montrer la compatibilité entre foi chrétienne et science, Peter Clarke organise des conférences d’automne Science et foi qui ont lieu depuis quelques années en partenariat entre les GBEU et l’Eglise évangélique de Villard à Lausanne.
Une foi joyeuse dans l’Evangile de Jésus-Christ
Peter Clarke était connu pour sa foi joyeuse dans l’Evangile, pour sa volonté de rendre l’Evangile accessible à tous ceux qui cherchent sens à leur vie, pour sa disponibilité et sa courtoisie dans les échanges et pour ses engagements. Peter nous laisse le souvenir de rencontres toujours bienveillantes et discrètes, mais également l’héritage de sa pensée sous forme de trois livres.
Nous exprimons notre profonde sympathie à Stephanie, ainsi qu’à Lydia et à Yann.
Claude Baecher, pasteur dans l’Eglise évangélique de Villard (FREE) à Lausanne
En 2012, Réflexions sur Maxtv a reçu Peter Clarke pour une émission intitulée : « De la mort des neurones au Dieu vivant ».
Note
1 Peter Clarke, Dieu, l’homme et le cerveau. Les défis des neurosciences, Paris, Croire Publications, 2012, p. 83.