«Les GBEU (Groupes bibliques des écoles et des universités) sont comme un fil rouge dans ma vie», confie Janine Bueche. Fille du pasteur Gérard Soguel, longtemps secrétaire de la Société biblique suisse, elle découvre par le GBE du gymnase de La Chaux-de-Fonds la richesse des contacts avec les jeunes d’autres communautés chrétiennes. C’est une expérience de conversion qui l’amène à fréquenter ce groupe, puis les GBU à l’Université de Neuchâtel, où elle fait deux ans d’études de lettres. Elle bifurque ensuite vers des études de secrétariat, puis part une année à Bruxelles pour travailler comme secrétaire de Paul Fueter dans un centre de l’Alliance biblique universelle. De retour en Suisse, elle travaille trois ans aux côtés de Christian Van den Heuvel dans les GBU romands depuis le bureau de Lausanne. Ce travail – avec entre autres les camps de Florence – l’aide à discerner une nouvelle voie, et elle entreprend des études de psycho-pédagogie qu’elle termine en 1982.
Des VBG alémaniques aux GBEU romands
Bientôt un mariage avec un Français (aussi un GBUssien, d’ailleurs) l’amène... à Zurich, où son mari a trouvé un poste d’ingénieur. Elle est très engagée dans les VBG (Vereinigte Bibelgruppen, les GBU alémaniques), où «elle a appris énormément de choses». La famille revient en Suisse romande au bout de 18 ans, s’installe à Neuchâtel, et s’engage dans la paroisse réformée de St-Blaise-Hauterive.
Janine, la quarantaine, désire se mettre professionnellement à la disposition du Seigneur, redonner quelque chose de tout ce qu’elle a reçu. Elle trouve «le bon poste au bon moment» : les GBU l’engagent comme secrétaire romande dès l’été 2001. C’est avec enthousiasme qu’elle coordonne et anime une équipe de 11 collaborateurs. Une équipe dispersée sur les différentes universités, ainsi que sur les hautes écoles spécialisées et l’enseignement secondaire supérieur, où les initiatives prises par les jeunes sont encouragées, soutenues. «C’est une équipe qui prend de la bouteille», note Janine. Durant un certain nombre d’années, les GBU ont eu des secrétaires-animateurs très jeunes, sortant tout juste de leurs études. Aujourd’hui, l’équipe comporte plusieurs animateurs ayant la trentaine passée, avec une certaine expérience de la vie, et la secrétaire devenue entre temps quinquagénaire a déjà élevé ses deux enfants.
Des animateurs plus mûrs pour répondre à une certaine fragilisation de la jeunesse
Cette transformation répond aux nouveaux besoins des jeunes et des étudiants d’aujourd’hui. «On a dû modifier quelque peu la fonction d’animateur pour faire face à l’évolution des mentalités et des besoins, explique la secrétaire. On constate une certaine fragilisation, une plus grande immaturité psychique, un décalage considérable entre la masse des connaissances que les étudiants doivent absorber et leur maturation personnelle. Autrefois, on donnait surtout aux animateurs des techniques... d’animation. Aujourd’hui, il y a un gros travail d’accompagnement, il faut redonner des bases et des repères qui font défaut. On a passé de l’animateur grand frère à un rôle plus parental ou de berger. Les jeunes cherchent des modèles.»
Formatrice de formateurs...
C’est ainsi que la secrétaire romande a un rôle important de formatrice pour cette équipe d’animateurs, eux-mêmes chargés de former des responsables pour la cinquantaine de groupes actuellement en fonctionnement. Des rencontres pour les responsables GBE ou GBU sont organisées dans les divers lieux, pour partager repas, prière et idées, et planifier la suite des opérations. Les animateurs quant à eux se retrouvent trois fois par an pour 2 journées de retraite-colloque.
Au service des Eglises et du Royaume
Pour Janine Bueche, les écoles et universités sont un champ missionnaire clé de notre société actuelle, un lieu privilégié pour la construction du Royaume, d’où émergeront les leaders de demain. «Le GBU est et reste le bras missionnaire des Eglises dans ces lieux de formation. Les jeunes sont encouragés à s’intégrer dans l’Eglise locale, mais les GBU leur permettent d’approfondir leur foi, de découvrir d’autres manières de la vivre, de la confronter à la réflexion universitaire, et de donner des fondements solides à leurs engagements futurs dans la vie et dans la société.»
Silvain Dupertuis