« J’ai vécu trente ans de galère en tant que toxicomane. » Jean-Daniel Piller a 56 ans. Il est père de 4 enfants. Remarié, il travaille dans une entreprise de transport. Et gère au mieux les conséquences de ses trois décennies de défonce et « de deal par métier et association de malfaiteurs » selon la condamnation de la justice.
« Je m’envoyais moi-même en enfer ! »
En 2005, il se retrouve en prison à Fribourg, puis à Bulle, après 30 ans de toxicomanie. Là, il renoue avec Dieu. « Dieu faisait partie de mon parcours, explique-t-il, mais je n’arrivais pas à m’abstenir de drogues. J’avais l’impression d’être allé trop loin et que toute relation avec lui était coupée. Je m’envoyais moi-même en enfer ! » Là, au fond de sa cellule, une nuit, il entend une voix : « Quand tu as appris à marcher à tes enfants, tu n’as jamais compté le nombre de fois où ils sont tombés. Moi aussi, je ne compte pas. Donne-moi la main, tu peux te relever ! »
Jean-Daniel Piller a de la peine à accepter le rappel de cet amour inconditionnel de Dieu, de cette grâce du Seigneur qui ne connaît pas de frontières. Mais le lendemain, lorsqu’il sort de sa cellule, il y a un couac entre gardiens. Une porte qui devait être ouverte reste fermée. Elle dévoile une série de billets qui y ont été collés. L’un d’entre eux propose la visite d’un aumônier. Trois jours plus tard, un pasteur lui rend visite et commence alors un dialogue où Jean-Daniel découvre la pertinence de la parole entendue. « Oui, la logique de Dieu n’est pas la mienne. Oui, Dieu relève. Oui, sa grâce dépasse notre compréhension… Ça a été le point de départ qui m’a conduit à faire alliance avec Dieu. C’était il y a 12 ans. »
Serge Carrel
Jean-Daniel Piller avec Joël Reymond, Terrasser le serpent. Itinéraire d’un toxico résilient, Lausanne, Favre, 2014, 216 p.
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