L’UDC a lancé en mars dernier une récolte de signatures pour son initiative populaire intitulée « Le droit suisse au lieu des juges étrangers ». En réaction et dans un dépliant qui sera distribué prochainement aux paroisses, les trois Eglises réformée, catholique et catholique chrétienne rappellent que les chapitres les plus sombres du XXe siècle montrent qu’une démocratie peut tout-à-fait ne pas défendre les droits des minorités. Pour ces trois Eglises chrétiennes, les juges de Strasbourg sont en quelque sorte des garde-fous bienvenus et sont aussi « nos » juges, en dernière instance, puisqu’ils appliquent une partie de « notre » droit, soit les Droits de l’homme.
Réponse au phénomène migratoire
Leur prise de position intervient d’une part en vue de la Journée des Droits de l’homme du 10 décembre, pour laquelle elles ont l’habitude de se profiler ensemble depuis une quinzaine d’années ; elle signifie d’autre part clairement une réponse au phénomène migratoire qui agite l’Europe.
Pour Anne Durrer, porte-parole de la FEPS, la distinction entre « vrai » et « faux » réfugié qui s’infiltre actuellement dans les débats illustre que la volonté populaire se dresse parfois contre les droits fondamentaux de l’être humain. Et selon elle, les Eglises doivent absolument rester les avocates de ces droits.
Faire réfléchir, sensibiliser
Quel est le poids effectif de cette prise de position ? Les Eglises veulent avant tout contribuer à la réflexion, sensibiliser, et dire ce qu’elles croient.
Sur leur prise de parole vient se greffer un engagement tout à fait concret : celui de pouvoir signer une pétition en faveur des Droits humains. Celle-ci, qui appuie donc la démarche des Eglises, est lancée par l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture).
Gabrielle Desarzens
Le site de l’ACAT.
Une chronique à écouter sur RTS La Première.