« J'ai la conviction que chaque Eglise est appelée à répondre à des besoins spécifiques, explique Gaëlle Chanson, l'une des responsables du ministère parmi les migrants de l’Eglise évangélique La Colline (FREE), à Crissier. Il y a environ sept ans, en cherchant des possibilités pour l’Eglise de s'engager à l'extérieur, nous sommes tombés sur un centre qui accueille quelque 400 réfugiés à Crissier. » Des personnes de l’Eglise ont pris contact avec le directeur de ce centre géré par l'Etablissement vaudois d'accueil des migrants (EVAM). Le courant a passé et des liens de confiance ont été tissés.
Aujourd'hui, une équipe de six personnes gère les activités de l’Eglise auprès des migrants. Afin de ne pas devenir des « spécialistes des réfugiés » qui travaillent dans leur coin, cette équipe a décidé de ne pas former un groupe plus ou moins autonome, mais de n'organiser que des activités qui concernent toute l'Eglise.
Avec le temps, la communauté a évolué positivement en manifestant un intérêt croissant pour ce travail parmi les migrants. « La rencontre avec des étrangers n'est pas toujours simple au début, constate Gaëlle Chanson. Il faut trouver une langue commune, savoir quoi se dire, apprendre à se comprendre. Aujourd'hui, les choses se passent beaucoup plus naturellement qu'il y a sept ans. »
Des actions diverses
Comme les personnes hébergées au centre d'accueil de Crissier bénéficient de l'aide d'assistants sociaux et de professionnels de l'asile, l’Eglise évangélique propose des rencontres plus informelles, orientées vers le partage et l'amitié. En voici quelques exemples :
- cultes suivis d'un repas ;
- soirées multiculturelles avec un repas, des animations, des jeux, du sport et un temps spirituel – un témoignage ou la lecture d'un passage biblique ;
- des camps de jour pour les enfants à Pâques et durant les vacances d'été ;
- des animations sur le site du centre d'accueil ;
- un petit camp organisé par les jeunes de l’Eglise et destiné aux jeunes du centre d'accueil ;
- l'accompagnement individuel, spirituel et administratif de personnes qui tissent un lien avec l’Eglise.
Cependant, l’Eglise n'a pas réussi à intégrer des migrants dans des groupes de maisons. Lorsque ces groupes rassemblaient des Lausannois et des réfugiés, les préoccupations des uns et des autres étaient si différentes qu'il était difficile de les évoquer dans un même lieu. Et lorsque les groupes accueillaient essentiellement des migrants, c'est le manque de régularité au niveau de la participation qui posait problème.
« Grâce à cet engagement au service des migrants, nous vivons de beaux cheminements, se réjouit Gaëlle Chanson. Il y a parfois eu des déceptions, des désillusions. Mais nous désirons être ouverts sans être naïfs. Et nous pouvons partager notre foi de manière respectueuse, sans forcer quiconque. Cela ne pose presque jamais de problèmes, même avec les musulmans. Ils se disent que, en Suisse, il est normal d'être accueilli dans une Eglise. »