Le cinéma alternatif lausannois Zinéma propose actuellement tous les jours à 16h le film « L’homme qui répare les femmes – la colère d’Hippocrate », qui relate le travail du Dr Denis Mukwege en faveur des femmes victimes de viols. Son collègue et ami Jo Lusi, premier médecin africain à avoir dirigé le centre médical de Nyankundé*, voyage actuellement partout dans le pays pour opérer des femmes qui ont des problèmes de fistules ; il ajoute former également des médecins dans les différentes provinces où des femmes sont toujours violées.
Même des bébés...
Les violences sexuelles en Afrique restent endémiques. Malgré un léger recul, elles ont « fait métastase », a exprimé Denis Mukwege lors de son récent passage à Genève au début du mois. Parmi les victimes figurent même des bébés, souvent en zone minière, a expliqué ce médecin très médiatisé et lauréat du Prix Sakharov 2014.
Le degré des violences empire également. Des femmes sont éventrées. Les abus sont complétés de tirs d’armes à feu sur les parties génitales. Certaines filles ont parfois besoin de dix opérations réparatrices et ne pourront jamais avoir une vie sexuelle normale. Pointées du doigt, les bandes armées sont accusées de mener des viols méthodiques pour « détruire le tissu social » et faire fuir les habitants de villages où des minerais sont extraits. « Dans l’est du Congo, il y a beaucoup de coltan, expliquait il y a deux ans à la FREE Jo Lusi. On exploite les gens, on les viole, on les déplace ou on les tue pour obtenir ce qu’on appelle ici les ‘minerais de sang’. »
Gabrielle Desarzens
* Le centre médical de Nyankundé a été pendant longtemps en lien étroit avec la FREE. De nombreux chrétiens romands y ont servi comme envoyés.