L’Association nationale américaine des évangéliques (NAE), la plus importante association évangélique des Etats-Unis, a annoncé lundi 19 octobre que sa majorité favorable à la peine capitale était en train de diminuer. Une information relayée par Protestinter que Dan Cox, directeur à l’Institut public de recherche sur les religions, juge remarquable et qui démontre, selon lui, le poids toujours plus important des chrétiens évangéliques « non-blancs » dans les milieux évangéliques.
Plus tôt dans l’année, la Coalition évangélique nationale des Latino-Américains, qui représente 3’000 congrégations, avait recommandé la fin de l’application de la peine capitale.
Rôle crucial des communautés « non-blanches »
Cette nouvelle tendance chez les évangéliques signifie que les membres noirs, hispaniques et asiatiques vont jouer un rôle crucial dans l’avenir de la chrétienté évangélique aux Etats-Unis. Et ce n’est pas rien dans un pays où le facteur religieux imprègne fortement la société.
Pour briguer la présidence du pays, les candidats ont par exemple l’habitude de communiquer sur leurs racines ecclésiales. Dès à présent, se présenter comme chrétien évangélique ne signifie plus être forcément favorable à la peine de mort, ce qui pouvait l’être sous l’ère de George W. Bush.
Caractère sacré de toute personne
Les Eglises en général sont opposées à la peine de mort. En Occident, les leaders religieux considèrent que celle-ci n’a pas de fondement moral. Ils rappellent le caractère sacré de tout être vivant, y compris ceux qui commettent des crimes graves et qui doivent avoir le droit de se repentir et de se reconstruire. Imprégnés de christianisme, les Etats-Unis restent pourtant dans le peloton de tête en ce qui concerne le nombre d’exécutions. Mais les Etats qui l’appliquent sont de moins en moins nombreux : ils sont 31 sur 50.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et la tendance générale, Eglises ou pas, se confirme : en 1977, lorsque Amnesty International avait lancé sa campagne abolitionniste, seuls 16 pays dans le monde avaient suivi. Aujourd’hui, 140 Etats ne pratiquent plus la peine de mort.
Gabrielle Desarzens