En 2011, l'ouverture d'un centre d'hébergement pour migrants à Gland, dans un abri de la Protection civile, a mis la population en émoi. « Cela a provoqué un véritable tollé, se souvient Laure Robert, 52 ans, membre de l’Eglise évangélique L'Arc-en-ciel (FREE), à Gland. Les gens avaient peur. Ils se souvenaient des problèmes de vente de drogue qui, quelques années auparavant, avaient entaché la réputation du centre d'hébergement de Nyon. »
En voyant cela, les Eglises de la petite ville ont décidé de réagir. Sous l'impulsion du ministère Présence et solidarité de l’Eglise réformée (EERV), elles ont décidé de montrer qu'il était possible de faire quelque chose de constructif en rapport avec l'accueil des migrants.
Quatre ans plus tard, le « Groupe de bénévoles auprès des migrants » rassemble dans une action commune les communautés de Gland – les paroisses réformée et catholique, l’Eglise évangélique L'Arc-en-ciel, l'Eglise adventiste de La Lignière – et des personnes de bonne volonté qui ne font pas partie de ces communautés.
« J'ai commencé par m'investir dans l'organisation de repas mensuels qui rassemblaient des migrants et des gens d'ici », se souvient Laure Robert. Les bénévoles se sont engagés dans toutes sortes de tâches : cours de français, accompagnement de familles de réfugiés, vestiaire permettant de distribuer des habits, transports, aides pratiques…
La pédagogie indispensable
Mais, l'une des activités importantes mises en place à Gland, c'est le Ciné-sandwich qui a lieu six fois par année. Animé par la pasteure réformée Mireille Reymond-Dollfuss, il intervient dans les locaux de L'Arc-en-ciel. « Ce Ciné-sandwich est ouvert à tous, précise la pasteure. Il propose des films produits dans le Sud, afin de montrer des points de vue du tiers-monde. J'essaye également de faire venir des demandeurs d'asile lors de ces projections, afin qu'ils puissent enrichir les projections de leurs explications. »
L'une des priorités du Groupe de bénévoles auprès des migrants est donc clairement éducative. Il s'agit non seulement de venir en aide aux migrants hébergés à Gland, mais aussi d'informer les bénévoles et la population.
« J'habite près de Mama Africa, le centre de jour qui accueille les migrants, explique Laure Robert. Comme je passe régulièrement à proximité de ce lieu, je peux bavarder avec certains demandeurs d'asile. J'aime ces moments. »
Avec la situation actuelle – de nombreux réfugiés fuyant jusqu'en en Europe sur des rafiots et sur les routes –, le nombre de personnes désireuses de rejoindre le Groupe de bénévoles auprès des migrants est en nette augmentation. « Depuis cet été, j'ai l'impression que nous assistons à une véritable prise de conscience », se réjouit Mireille Reymond-Dollfuss.