Mercredi 28 janvier, l’UDC fribourgeoise a lancé une initiative contre le tout nouveau « Centre suisse islam et société » (CIS), qui a ouvert à l’Université de Fribourg ce début d’année. Pour Hansjörg Schmid, le nouveau directeur du cursus, l’Université est pourtant le lieu idéal pour mener les débats sur la place de l’islam dans nos sociétés. Les cours du CIS s’adressent notamment aux quelque 180 imams déjà en fonction en Suisse. L’idée est d’offrir aux participants des clés de lecture de la société suisse.
Le Français Olivier Bobineau est sociologue des religions. De 2007 à 2012, il a dirigé une formation similaire à l’Institut catholique de Paris. Son but était d’offrir aux quelque 2000 imams de France notamment les codes linguistiques, culturels et juridiques qui organisent le cadre social français. Depuis, deux autres formations se sont ouvertes : l’une à Strasbourg et l’autre à Lyon.
Choc des ignorances
Interrogé dans l’émission Hautes Fréquences du 1er février dernier (1)1, il a souligné que ce genre de formations visait à faire émerger des solutions avec les concernés. Car selon lui, il existe un choc des ignorances en ce qui concerne les musulmans. Une méconnaissance qui induit la méfiance. « On ne connaît d’une part pas l’islam, son histoire ou les différentes sensibilités musulmanes. D’autre part, beaucoup de jeunes musulmans ne connaissent pas la laïcité et ne la voient pas comme une chance. »
Interpellé sur la réaction de l’UDC à l’ouverture du CIS, Olivier Bobineau a rappelé que plusieurs écoles et pédagogies sont nées et se sont adaptées en Suisse en fonction de publics spécifiques. Et qu’il faut une pédagogie très particulière pour faire des ministres des cultes musulmans des modèles d’intégration pour les membres de leurs communautés.
Gabrielle Desarzens